Une des choses que je hais le plus dans mon métier

Avant de commencer mes études en médecine, et puis de commencer à vraiment prendre en charge des patients avec l’externat, puis l’internat, j’avais des idées préconçues. Notamment, j’avais peur d’être confrontée à la mort, peur de ne pas savoir gérer le stress, peur de défaillir en voyant du sang ou du vomi. La réalité est que j’ai déjà fait toutes ces choses. Je les ai appréhendées, je les ai vécues, je les ai acceptées. C’est horrible de voir des patients mourir et de ne pas savoir quoi faire pour les sauver. Mais j’ai appris à accompagner. J’ai déjà eu des attaques de panique devant des situations difficiles à gérer, que ce soit à l’hôpital ou en période d’examens très rapprochés à la fac. Mais maintenant je sais naviguer malgré ce stress, et à m’en servir pour avancer et être meilleure. J’ai déjà moi-même vomi en voyant une patiente avoir des vomissements fécaloïdes à répétition. Mais j’ai réussi à dépasser cela et j’ai pu la soulager. C’est une espèce de règle en médecine. Tu finis toujours par apprendre. Et en fait, c’est cette règle que je déteste.

Je la déteste car on ne peut apprendre que par l’expérience, et oserai-je dire même, par l’erreur. Sauf que nous, on se fait les dents sur des patients. Des êtres humains. Toutes mes premières fois ont été sur des vrais gens, en chair et en os, qui souffrent et qui râlent. J’ai beau écouté toutes les explications au monde, regardé tous les tutos Youtube d’internet, rien, et je dis bien rien, ne remplace la pratique. Et on doit apprendre à dépasser la peur de faire, dépasser la peur de déranger, pour apprendre à faire quelque chose de nouveau, qui nous servira par la suite pour des autres patients.

Dans les métiers autres que soignant, l’erreur n’a pas une action sur autrui, en tout cas pas sur quelque chose d’aussi intime que le corps en lui même. Mon cerveau joue à un jeu quand je n’arrive pas à m’endormir tard le soir qui s’appelle « et si ». Et si je n’étais pas en stérile et que je mettais un terme dans son canal lombaire. Et si ça lui faisait une méningite. Et s’il allait en réanimation. Et s’il finissait en légume. Et s’il mourrait. C’est très drôle je vous conseille d’essayer.

Le cas idéal est bien entendu de systématiquement demander le consentement du patient. Madame, monsieur, bonjour excusez moi c’est ma première fois, ça vous dérange pas si je… ? Si c’est quelque chose de petit (une prise de sang par exemple), ils disent généralement oui. Si c’est quelque chose de plus gros (une ponction lombaire), ils ont déjà beaucoup plus de chance de dire non. C’est évidement à respecter, mais du coup ça laisse moins de chance d’apprendre. Qui peut les blâmer ? Quitte à choisir, vous préféreriez que le geste invasif que l’on va vous faire se fasse par a) quelqu’un d’expérimenté qui pourrait le faire les yeux fermés ou b) un petit agneau tremblant ? Alors bien souvent, un chef nous accompagne (ou l’interne accompagne l’externe) et demande, madame, monsieur, mon collègue va faire le geste et je vais l’y aider. Ca fait moins peur au patient, et à l’agneau aussi. On répète douze fois dans le couloir avant d’y aller, et on ne fait que de la communication non verbale ou presque une fois dans la chambre du patient, pour ne pas le stresser. « Oups, ça pisse le sang, c’est normal » n’est pas une phrase autorisée par exemple.

Ca se passe généralement très bien, et si jamais besoin est le supérieur peut prendre la main. Après avoir fait des dizaines et des dizaines de premières fois, le seul conseil que j’ai à donner, et que je me répète en boucle avant de refaire quelque chose pour la première fois, c’est de se dire qu’on est la bonne personne, à la bonne place, et que savoir maîtriser ce geste va permettre par la suite de bien prendre en charge les patients. Peut être que celui là aura un peu plus mal que d’habitude, mais si l’on fait de son mieux alors c’est que l’on n’aurait rien pu faire de plus pour le soulager -pour une première fois. De plus, on s’arrange toujours pour que ces patients soient des premières fois pour le soignant, mais pas pour le patient. Au sens où, ils ont déjà eu et ne sont pas stressés à l’idée de ravoir ce geste. La plupart du temps, ils sentent qu’on est empâtés, maladroits, et s’ils sont suffisamment à l’aise nous guident un peu. (cf l’article sur mon premier toucher vaginal)

Si j’écris cet article, c’est parce que demain pour la première fois, je vais faire toute seule ce qu’on appelle un bilan urodynamique. On teste la vessie des patients en leur injectant de l’eau dedans, à l’aide d’une sonde, pour comprendre cette personne urine trop, pas assez, ou mal. Il faut donc : préparer la machine, accueillir le patient, le mettre à l’aise pour cet examen, le sonder, arriver à se servir de l’ordinateur et du logiciel pour enregistrer le remplissage, vider la vessie du patient, le désonder. C’est un examen qui n’est pas douloureux, mais inconfortable pour le patient (qui n’a jamais rêvé de rester une heure en position gynécologique à se faire remplir la vessie ?), et j’ai énormément d’admiration pour les infirmières de mon service qui pourraient le faire en faisant le poirier pour distraire les personnes qui le passent. Ca fait plusieurs jours maintenant que je les suis comme leur ombre, je fais et défais toutes les machines avec elles, je sonde avec elles, je remplis avec elles, je nettoie avec elle. On rit avec le patient. On soigne.

Je respire, ça va bien se passer. Je suis la bonne personne à la bonne place. C’est parti pour une nouvelle première fois.

J’attends

Je me suis rendue compte que si j’ai tant repoussé le moment de raconter cette histoire, mon histoire, c’était que le fait de la mettre par écrit allait la rendre réelle. Comme un secret, qui une fois confié, ne devient plus tout à fait un secret mais plutôt un fait. J’ai essayé mille fois de commencer à écrire mais j’ai arrêté mille fois, avec toujours une bonne excuse : la fatigue, le manque d’inspiration, pas les bons mots, pas le bon jour. Je me suis décidée au bout de trente six heures sans sommeil, enfermée à l’intérieur de moi, car je sens que si je ne parle pas je vais devenir folle. Les médicaments me donnent le vertige et la douleur me fait perdre le sens commun. J’ai besoin de mettre des mots, que l’on sache, pour me sentir moins seule. Une sorte de SOS à la The Police, une bouteille jetée dans la mer d’Internet. J’aimerais vous dire que je ressemble à une héroïne de série, fatiguée mais maquillage impeccable, en déshabillé de soie mais qui pourrait être belle dans un sac poubelle avec un verre de Chardonnay à la main. La vérité est plutôt que j’écris ça certes en pyjama mais en pilou pour que ce soit plus doux, avec la tête de quelqu’un qui aurait gardé une vingtaine d’enfants de six ans à l’occasion d’un anniversaire, à l’eau et au pain sec dans l’espérance que je puisse un jour dormir. C’était pour vous poser le décor, mais je vous invite à plutôt m’imaginer en Carry Bradshaw, ce sera préférable pour vous et moi.

Depuis bientôt six mois, je suis incapable de marcher normalement. J’ai décompensé une maladie extrêmement rare, que l’on qualifie en médecine d’orpheline. Je crois qu’après tout le terme est assez bien choisi on se sent tellement isolé que l’on est un peu orphelin, comme Harry Potter chez les Dursley. Mon corps est mon placard. Je cherche encore la baguette magique, je vous ferais signe si je la trouve.

Mon genou a arrêté de fonctionner correctement d’un seul coup. On a fini par comprendre que cela faisait longtemps, des années en réalité, qu’il ne marchait plus normalement et que je m’étais tout simplement habituée, que la restriction avait fini par devenir ma normalité. Mais ce lundi d’octobre, tout a basculé. Une douleur sourde m’a envahie et ne m’a plus quittée.

Je me suis dit que cela allait passer, mais le lendemain quand j’ai essayé de me lever je me suis effondrée. L’articulation n’a juste pas tenu le coup. Je suis allée voir des médecins, j’ai passé des examens. J’ai découvert le terme patient. Avant, je le connaissais mais je n’en avais pas vraiment saisi le sens. Je pensais que c’était quelqu’un qui patiente dans la salle d’attente. Le patient. Mais ce que je n’avais pas compris, c’est qu’on ne patiente pas qu’en salle d’attente. On patiente pour avoir le secrétariat au téléphone, qu’il faut parfois appeler des dizaines de fois pour avoir un être humain au bout du fil. On patiente jusqu’à la date du rendez-vous. On patiente dans la salle d’attente. On patiente durant l’examen, essayant d’analyser la tête du médecin, pour déceler si une ride d’expression pourrait trahir un diagnostic. On patiente pour avoir les résultats des bilans, qu’on finit par nous donner sans rien nous expliquer. On patiente pour revoir le médecin pour qu’il nous explique ce que les bilans veulent dire. On patiente à la pharmacie pour recevoir des médicaments. On patiente le temps que le corps guérisse, et c’est peut être cela le plus long. En tant que médecin, je n’avais jamais compris à quel point le temps était long quand on est malade. Être patient, c’est faire face au doute, à l’incertitude, aux inquiétudes qui nous rongent et de devoir attendre encore et encore pour avoir des réponses à nos questions. Et parfois, les réponses à ces questions soulèvent encore d’autres questions et on a rien à faire d’autre que d’attendre de nouveau pour ces nouvelles questions. Même si la maladie de la personne ne rend pas dépendant au sens physique du terme, elle rend dépendant d’autres personnes, le personnel médical, détenteur du savoir.

Le résultat de tous ces examens était que mon corps s’était retourné contre moi et avait ossifié un tendon, le tendon rotulien qui sert à plier et déplier le genou, qui sert à marcher, à courir, à aller faire les courses, à prendre les transports en commun, à tenir debout, à vivre. Moi qui avait décidé de me reprendre en main durant l’été, de me secouer et de faire face à l’autre maladie qui me minait auparavant, je me suis fait couper les ailes. Les jambes plutôt, mais le résultat est le même : je suis devenue dépendante. Le moindre pas me coûtait, les marches sont devenues des montagnes, les rebords de trottoir un peu trop hauts des sommets inaccessibles, le magasin en face de chez moi un paradis perdu. Je ne pouvais plus rien faire seule.

Alors j’ai pris mon courage à deux mains puisque je ne pouvais plus prendre mes jambes à mon cou. Mise au pied du mur j’ai fait face comme je le pouvais. Jongler d’un côté ma sixième année de médecine, la tant redoutée dernière année avec le concours en juin qui décide du destin de huit milles étudiants. De l’autre, ma santé chancelante. J’ai mis mon cerveau sur pause et je me suis laissée porter par l’équipe qui m’entourait.

Ils n’avaient jamais vu de cas comme moi, alors je me promenais dans les couloirs (traduction : je parcourais en béquille les dix pas séparant les portes des différents secteurs) comme une VIP (Very Important Patient) ; tout le monde me connaissait. On envoyait les étudiants m’examiner pour apprendre. Cela me faisait rire, car c’est exactement ce que l’on faisait dans le stage où j’étais présentement, aller voir les patients les plus intéressants, apprendre par coeur leur histoire pour mieux s’approprier une maladie, un symptôme. Et ça me faisait pleurer car si j’étais celle qu’on examinait je n’étais pas celle qui examinait.

J’ai continué d’aller en stage pour valider mon année, à mi temps, partageant encore une fois mon corps et mon esprit entre études de santé et santé tout court. Je ne pouvais même pas rentrer dans certaines chambres en isolement avec mes béquilles. Je peinais à examiner les patients, tenant en équilibre sur une jambe tel le flamant rose moyen (note pour plus tard : ne pas porter de pantalon rose quand on tient sur un pied sinon cela fait rire les patients (note pour la note : est-ce une mauvaise chose finalement ?)). Je me sentais plus patiente que soignante, un imposteur en blouse blanche qui venait pointer à l’hôpital uniquement pour valider l’année en cours et non plus pour apprendre. Comment aurais-je pu, planant à cause des médicaments antalgiques, envahie par la douleur, restant à peine une heure en stage avant de demander avec une tête de chien battue si je pouvais rentrer chez moi ? Je devais vraiment avoir l’air mal en point car cela marchait à chaque fois.

J’ai perdu ma motivation, mon amour pour la médecine. J’avais envie de pleurer chaque fois que je devais voir un patient. Parfois je pleurais vraiment. Qu’est-ce que j’ai pu pleurer depuis le début de cette histoire. Je ne sais pas si c’est la douleur, la colère, la tristesse, la solitude, la haine de moi ou tout à la fois. Tout ce que je peux vous dire c’est que l’adage « pleure tu pisseras moins » est complètement faux. J’ai toujours une aussi petite vessie pour mon plus grand malheur, et pourtant c’est pas faute de pleurer. J’avais juste envie d’être vraiment malade, de n’avoir rien à faire d’autre que d’être malade et non pas de me forcer à travailler jour après jour malgré la douleur et la fatigue en rentrant chez moi après six heures de rééducation.

Trois fois par semaine je suis allée au centre de réadaptation fonctionnelle à quarante minutes de chez moi en ambulance ne respectant pas les limitations de vitesse, soit à une heure de route pour les gens normaux. Si vous voulez des sensations fortes, n’allez pas dans les parcs d’attraction mais suivez plutôt des ambulanciers en retard dans leur planning, ils sont capables de passer de zéro à cent kilomètres heures en une demie seconde et zigzagent mieux que les asiatiques qui font du roller entre des plots sur internet.

En rééducation, on y trouve de tout mais surtout des vieux. Inscrite d’emblée à la balnéothérapie, je me suis retrouvée nez à nez avec une dizaine de septuagénaires mâles post prothèses de hanche/ de genou fixant ma pauvre personne, consciente de mon aspect en maillot de bain boitillant jusqu’à la piscine. Je m’étais toujours imaginée la balnéothérapie comme un dérivé d’aquagym avec un fond de Véronique et Davina mais en réalité il s’agit plutôt de faire des pointes de pied sur la longueur du bassin et réapprendre à tenir sur un pied en s’aidant de la poussée d’Archimède. J’espère que pour ma postérité vous continuez de vous imaginer Carry Bradshaw en maillot de bain plutôt que la vrai moi bloblottant dans la piscine. On fait également de la musculation et de la kinésithérapie. Au final, on enchaîne les activités sans pause toute la matinée. Je rentrais chez moi à quatorze heures, après être partie à sept heures trente. Au début, j’étais tellement épuisée que je dormais deux à trois heures chaque après-midi, me réveillant ainsi à dix sept heures, presque prête à me mettre directement en pyjama pour continuer ma nuit.

Après deux mois de rééducation, on a fini par me dire qu’il serait quand même bien que je vois un chirurgien, car malgré mes progrès il était très peu vraisemblable  que je remarche un jour normalement. Je l’ai très bien pris (non). Je suis donc allée bon gré mal gré, maugréant sur tout le chemin car j’avais l’impression d’avoir été flouée sur la marchandise. Quand j’avais vu le médecin au début, on m’avait dit qu’avec la rééducation cela passerait. Ma mère a fini par m’avouer qu’on m’avait dit dès le départ que j’aurais sûrement le droit à une opération mais mon cerveau a pris la quantité d’informations qu’il pensait pouvoir supporter, laissant cette donnée de côté. Peut-être que cela m’a protégée et que cela m’a permis de me donner à fond au centre. En étude de médecine, on nous apprend que les patients ont parfois ce mécanisme de défense lors des annonces graves comme l’annonce d’un cancer, et qu’il faut donc donner les informations en plusieurs fois pour qu’ils comprennent bien tout. Je me disais dans mon fort intérieur qu’on exagérait un peu mais mon propre cerveau m’a fait un beau doigt d’honneur.

Le chirurgien m’a donc chirurgiée (examinée), a chirurgié (regardé) mes examens, a chirurgié (réfléchi) pour finir par donner son avis chirurgical : la chirurgie était une bonne (comprendre la seule) option. Surprenant pour un chirurgien, je ne m’y attendais pas en allant à la consultation. Sarcasme mis à part, c’est le seul chirurgien à avoir chirurgié euh pardon vu pas moins de cinq personnes comme moi. Restez assis mesdames et messieurs je sais que c’est impressionnant mais il ne sert à rien de perdre son calme. Pour ceux qui n’ont pas de notion numéraire en me lisant, un chirurgien spécialiste dans le genou comme le docteur que j’ai vu va faire plusieurs milliers d’opérations d’un seul type au cours de sa carrière. Petit calcul (je suis fun en soirée si vous vous posez la question) : quand j’étais en chirurgie orthopédique, le chirurgien que je suivais faisait sept PTH (prothèse totale de hanche) par jour, cinq jour par semaine, avec une semaine de vacances toutes les neuf semaines ce qui nous donne une estimation grossière de cent soixante quinze PTH par an, je vous laisse faire l’addition sur quarante ans de carrière.Tout cela pour vous dire que cinq c’est ridicule. Mais pour cette forme rare de maladie orpheline c’est énorme. Donc on a pris un rendez-vous pour une opération.

Il faut savoir que en tant qu’étudiante en médecine, je suis passée dans quelques services de chirurgie donc je connais l’envers du décor. A la fois c’est rassurant car je sais exactement comment cela va se passer, les effets secondaires des médicaments, comment les suites opératoires vont se dérouler, le jargon médical incompréhensible que l’équipe soignante utilise parfois pour que les patients ne comprennent pas. Mais à la fois ça me donne envie de partir en courant car je sais EXACTEMENT comment cela va se passer, les blagues salaces du personnel médical, comment on bétadine le site opératoire avant y compris les parties génitales, les remarques que l’on fait sur les corps des patients, les bruits du burin sur l’os, l’odeur de cochon brulé quand on cautérise les tissus. Je peux vous garantir qu’à la minute où je pose pied dans le bureau de l’anesthésiste il n’aura pas le temps de dire bonjour que je hurlerai « JEVEUXUNEANESTHESIEGENERALEMERCIAUREVOIR ». Courage, fuyons.

J’ai suivi mon petit bonhomme de chemin en rééducation et j’ai fini par être suffisamment autonome pour me passer de béquilles (HOURRA) même si mon périmètre de marche restait limité et j’ai pu quitter le centre pour passer à une prise en charge en ville. Cela aurait pu bien se passer. Ca se passait très bien au début d’ailleurs. Mais j’ai été contrainte de rester assise dix heures par jour pendant trois jours pour passer le terrible, le redoutable examen de sixième année, en version blanche pour s’entraîner. Je ne vais pas vous faire un schéma car je ne peux tout simplement pas faire un schéma sur cet ordinateur, mais la partie osseuse de mon tendon a comprimé des heures durant la graisse située juste en dessous ce qui a fini par l’enflammer. Je me suis dit que cela allait passer, ce n’était pas la première fois depuis octobre que mon genou « râlait » après quelque chose d’inhabituel.

Mais, car il y a toujours un mais dans ce genre d’histoire, un beau jour (hier), je l’ai regardé et il avait doublé de volume et était devenu rouge et chaud. C’était comme une cerise sur un gâteau un beau jour d’été sauf qu’il y avait pas de gâteau et qu’il neigeait. C’était super. Je n’ai pas pu dormir de la nuit à cause de la douleur, me relevant toutes les deux heures pour aller chercher un pack de glace pour calmer les ardeurs fiévreuses de mon articulation. La seule chose qui m’a fait tenir c’était de me dire qu’au petit matin, je pourrais appeler mon médecin pour lui demander un rendez-vous en urgence. Je patientais (encore). C’était vraiment horrible, probablement la pire nuit de ma vie. Je ne sais pas si vous avez déjà eu mal, pas mal au niveau du coupure de papier sur le bout du doigt, mais vraiment mal. Si vous avez déjà eu mal, vous savez sûrement que la douleur rend dingue. On devient littéralement fou, cela envahit complètement et on se sent incroyablement seul. J’ai été comme ça toute la nuit. Mes parents dormaient à côté mais j’ai tout fait pour ne pas les réveiller ; qu’est-ce que ça aurait changé ? J’aurais réveillé ma mère pour qu’elle me regarde souffrir sans rien pouvoir faire pour qu’ensuite elle aille travailler en n’ayant pas dormi ?

Donc ce matin là (ce matin si vous suivez bien), j’ai appelé mon médecin. La conversation s’est déroulée comme ceci

« Bonjour docteur, mon genou est rouge chaud et j’ai mal et…
– Je te coupe là je suis au ski, prescris toi des anti-inflammatoires et on en reparle dans une semaine. » (ce n’est pas mot pour mot ce qu’il a dit, probablement qu’il a formulé cela avec beaucoup plus de pincettes, mais mon cerveau a décrypté cela en un « KTHXBYE »)

Je ne vous cache pas qu’à ce moment là je me suis effondrée. Je crois que tout a lâché d’un coup. Un cocktail (pas un cosmopolitan malheureusement tmtc Carry) de manque de sommeil, de douleur, de fatigue mentale et physique, de solitude, de pression des études, de faim, de toutes les petites contrariétés que j’ai pu rencontrer depuis plusieurs mois. Je me suis mise à beugler comme un veau. Je crois que je n’ai jamais pleuré aussi fort de ma vie. Alors j’en suis là. Je me suis calmée. Je n’ai toujours pas dormi grâce à mon amie la douleur. Le médecin m’a rappelée pour me dire qu’il m’avait trouvé un rendez-vous en urgence avec un autre médecin spécialiste. Je ne dirais pas exactement que je vais bien mais je ne peux pas vous dire que je vais mal non plus. Je suis vidée. J’avais besoin de jeter ma bouteille à la mer, voilà qui est fait. Et maintenant, j’attends.

A la prochaine.

La peur des médecins

Comme j’en ai parlé précédemment, je suis malade. Enfin, je préfère dire je suis une malade. Je suis malade ça a un petit côté « je suis Charlie » et j’ai l’impression de ne me définir plus que par ma maladie. Des fois à l’hôpital, j’entends des docteurs « t’es allé voir l’invagination ? Elle va bien ? » pour parler de la patiente de 6 mois de la chambre quatre qui a un nom, un vrai, mais qui se trouve avoir actuellement une invagination.

Il n’y a pas longtemps je suis allée à ma consultation de contrôle. Long story short, les médicaments ne marchent pas, rien n’est contrôlé. Elle me demande comment je vais. Je me paralyse.

J’ai peur de me plaindre. J’ai peur d’être ce genre de patient chiant très angoissé qui pose plein de questions et se met à pleurer en consultation. J’ai tellement mal que je ne sais comment le décrire. Du coup, je lui dis que ça ne va pas avec le sourire. Elle me sourit aussi et on passe à autre chose. A la seconde où la porte du cabinet se referme derrière moi, je m’effondre en larmes. Je n’ai rien dit de ce que je voulais dire. C’est stupide, 6 mois que j’attends ce rendez vous et je n’ai pas réussi à m’exprimer, de peur qu’elle me trouve ennuyante et qu’elle bâcle ma consultation.

Je n’ai jamais trouvé les patients angoissés chiants, ni ceux qui pleuraient, ni personne d’ailleurs. Qui sommes-nous pour juger de la capacité de quelqu’un à vivre sa maladie ? Chacun fait comme il peut, avec ses mécanismes de défense. Mais voilà, je suis patiente et étudiante en médecine. Et en tant qu’étudiante, j’en ai vu des consultations où le médecin me disait « attention, la prochaine personne elle me gonfle, mais elle me gonfle… » Et je le voyais utiliser le sarcasme pendant toute la consultation sans que le patient s’en rende compte.

Un jour, en orthopédie, un chirurgien que je respectais énormément travaillais sur deux blocs. Le temps que l’opération du bloc 1 se termine, le patient du bloc 2 était préparé, endormi, placé, lavé ce qu’il fait qu’il n’avait plus qu’à inciser une fois arrivé. Gain de temps maximal. Ce jour là donc, l’anesthésiste du bloc 2 vient nous voir : « la patiente a peur, elle voudrait que vous la rassuriez avant d’être endormie ». Le chirurgien fait tomber l’instrument qu’il tenait par terre. Non en fait j’ai mal vu, il l’a jeté. « J’en ai marre de ces névrosés de merde. Vous lui dites que soit elle se fait endormir, soit elle remonte et je l’opère dans six mois après qu’elle ait fait une thérapie avec un psychiatre. Je veux plus en entendre parler, je vais pas décaler mon planning pour une vieille conne. » Cette vieille conne, 86 ans, était parfaitement conscience des risques de l’opération pour une dame de son âge. C’est vraiment si difficile que ça de décaler son planning d’un quart heure pour rassurer quelqu’un ? Autant vous dire que ce médecin a perdu mon respect.

J’en ai des kilos et des kilos des histoires à vous faire perdre le sommeil de maltraitance de patients. Il faut que nous, médecins, arrêtions de nous penser au dessus des autres parce que nous détenons un certain type de savoir. Nous ne sommes pas des sur-êtres à qui le monde doit respect et servilité. Nous aidons des patients, pas des clients. J’entends énormément du personnel du corps médical qui se plaignent que les patients pensent que comme ils ont payé, ils ont le droit à tout, qu’on doit forcément leur prescrire quelque chose, faire un acte. Mais ils se comportent comme des vendeurs, à choisir ainsi leur clientèle, à les considérer comme faisant partie de leur emploi du temps et vu que c’est prévu comme ça, si le patient a besoin de réassurance il peut aller chez un autre vendeur.

Vous me demanderez peut être, est-ce que cela fait une différence d’être aimé ou non de son docteur ? Peut-être pas. Au final, vous allez recevoir le même traitement que le patient préféré de ce médecin. Mais ce que vous allez rater, c’est toute l’attention du médecin quand vous lui confiez un symptôme ou un effet secondaire du médecin. C’est son empathie. Et ce genre de « petits détails » peuvent faire une grande différence. On dit souvent que les gens atteints d’un cancer qui ont envie de vivre et qui sont bien entourés ont un meilleur pronostic que les gens qui n’ont plus la force de se battre. Un médecin doit vous donner la force de vous battre, ou tout du moins essayer de vous la donner. Et quiconque ferait autrement avec vous, doit vous faire changer de docteur. Vous méritez mieux.

Je suis énervée de voir des patients maltraités. Je suis énervée d’avoir peur et de me maltraiter moi même en consultation, par peur d’être maltraitée par le médecin. J’espère que la prochaine fois j’arriverais à pleurer car j’en ai le droit. J’espère que la prochaine fois j’arriverais à être angoissée car j’en ai le droit. J’espère que personne ne s’interdit de faire ça, car un médecin est justement là pour nous aider à traverser ces angoisses liées à la maladie.

J’en ai marre d’avoir peur.

De la noix de coco sur un mur froid

Quand on est en P1 (première année), on finit rapidement par adopter une routine dont on ne dérive plus pendant une, voire deux années.

Moi, j’étais de ceux qui allaient travailler à la bibliothèque universitaire (BU). Je me levais tous les jours à 7h30 pour y être à 8h50, afin de faire la queue pour pouvoir avoir les bonnes places. Pas à côté d’une bouche de ventilation, ça fait du bruit. Pas à côté de l’allée, c’est les gens qui font du bruit. Avec le groupe avec qui je travaillais, on avait « notre » table. Alors à 9h, quand les portes s’ouvraient nous courrions réserver nos places avant de travailler jusqu’à 12h15.

A 12h15, nous relevions la tête de nos polys et nous partions manger pendant 45 minutes, pour revenir à 13h pile et recommencer à travailler jusqu’à 19h. L’après-midi, je m’accordais une pause de un quart d’heure, à 16h, pour décompresser.

Ce n’était pas facile mais on prend l’habitude.

Je me souviens que j’ai fêté mes 20 ans en P1. C’était mon année de doublante, et j’ai mangé un muffin d’anniversaire dans les escaliers de la fac. Qu’est-ce que j’étais heureuse. Ce simple muffin, offert par des gens qu’au final je ne connaissais pas en dehors de la bibliothèque, m’avait rendu tellement heureuse. Quand on n’a pas grand chose, on se contente d’un rien, même d’un muffin dans un escalier pour ses 20 ans.

On travaillait sans savoir si l’on allait avoir le fameux sésame, le droit de rentrer dans le merveilleux monde de la médecine. On s’abrutissait d’anatomie, de chimie, de santé publique.

Je me souviens d’avoir souvent regardé les tables réservées « aux D3-D4 », les cinquièmes et sixièmes qui passent l’ECN. Je les regardais et je me disais qu’au moins ils travaillent pour quelque chose qu’ils aimaient. Et puis je me replongeais dans mon poly.

Aujourd’hui, pour la première fois, j’ai eu le droit de m’assoir à cette table. Je me suis assise doucement sur une des chaises, et j’ai posé mes livres devant moi. J’ai pensé à celle que j’était il y a cinq ans, quand j’ai commencé ma première P1. En P1, je n’osais rien imaginer de peur d’être déçue. J’ai bien fait, je n’aurais jamais pu deviner ce qui allait suivre.

Ces études m’ont apporté tellement de bonheur, tellement d’émotions. J’ai rencontré tellement de personnes, aussi bien à l’hôpital que dans la faculté. Jamais de ma vie je n’ai été aussi heureuse.

Hier, je suis allée en conférence. Ce sont des cours du soir, de 19h à 23h, que l’on peut prendre en supplément pour se préparer l’ECN (le fat boss des études de médecine). Et là, en attendant que cela commence, on a partagé des morceaux de noix de coco, assis sur un mur. Nous n’avions pas forcément besoin de parler, on était juste bien là, à savourer quelque chose de frais avant d’aller s’enfermer pendant quatre heures dans un amphithéâtre où il fait beaucoup trop chaud.

J’ai retrouvé cette sensation que j’avais eu en mangeant ce muffin en P1. Un petit moment de répit, qui n’aurait pas autant de valeur ni je n’avais pas passé le reste de ma journée à la BU et si je ne devais pas travailler encore quatre heures avant de pouvoir retrouver mon chez moi.

Non, ce n’est pas un chemin facile. Tous les jours on est poussés à se dépasser, on repousse nos propres limites car au final, si on ne travaille pas, personne ne viendra nous le reprocher. Nous nous acharnons pour nous, pour nos futurs patients, quitte à s’enfermer des heures et des heures à travailler. Je ne sais pas quel genre de médecin je deviendrai, je ne sais même pas si je deviendrai médecin ou si je vais finir par tout quitter sur un coup de tête pour ouvrir le restaurant dont je rêvais quand j’étais petite.

Ce bête petit morceau de noix de coco m’a rappelé tout ça. Je râle souvent mais je suis là où je veux être, et ça, ça n’a pas de prix. Je ne sais pas où je vais, mais tant qu’il y aura de la noix de coco et des muffins, je sais que je serai heureuse.

Je suis tellement heureuse d’être ici.

Liebster Award

Je vous avoue qu’au début j’avais lu « Lobster Award », ce qui signifie littéralement  la récompense homard. Je fus un peu rassurée quand j’ai vu qu’il s’agissait d’une nomination par la très charmante L’essen-ciel, créatrice du blog éponyme où elle parle de médecines alternatives, de cuisine et de plein d’autres choses intéressantes. On n’a jamais fini d’apprendre avec elle !

liebsteraward

Globalement, il s’agit de répondre à 11 questions pour en savoir un peu plus sur vous, puis de nommer entre 5 et 11 blogs pour qu’ils se dévoilent à leur tour. C’est donc avec joie que je me prête à cet exercice, merci L’essen-ciel 🙂

1/ Pourquoi avoir choisi votre nom de blog ?
La réponse à cette question se trouve dans le tout premier article de mon blog que voici ! Je peux donc remercier mon papa pour ce nom. En idée alternative, j’avais « Etudiant hospitalier » car c’est ce qui est marqué sur nos badges à l’hôpital, pour le côté générique. Au final c’est Embryon médical qui l’a remporté !

2/Quelle est la motivation pour alimenter votre blog ?
J’adore écrire depuis que je suis toute petite. J’ai déjà écrit plusieurs nouvelles, eu plusieurs blogs d’écriture sur diverses plateformes. Celui-ci, Embryon médical, est ma façon à moi de partager mon amour pour l’être humain. Ça fait niais dit comme ça, mais du haut de ma licorne arc-en-ciel, j’aime chacun de mes patients, même les plus chiants. J’adore voir les gens vivre, les entendre parler de leurs passions, de voir cette étincelle de vie dans les yeux. Je suis amoureuse de mes études et du genre humain, et si je peux faire partager ne serait-ce qu’un centième de cette amour, je serais la plus heureuse du monde.

3/De quelle façon vous vienne les sujets de vos articles ?
En voyant un patient qui me touche particulièrement, les mots viennent tout seuls. Des fois j’écris directement en rentrant, des fois je les mets de côté dans un coin de ma tête pour en parler plusieurs mois plus tard.

4/ Pensez vous réaliser votre souhait en écrivant votre blog ?
Je l’espère ! Le souci est de ne pas pouvoir faire de pub autour de moi car je ne veux pas briser le secret médical, du coup j’attends que les gens viennent s’ils sont intéressés !

5/ Quel était votre désir premier en créant ce blog ?
Ca rejoint un peu la deuxième question, faire partager des histoires avec des personnes n’ayant rien à voir avec le métier. Donner envie, donner un autre regard, faire rêver, faire sourire. Et puis ça me permet moi d’exorciser certaines choses difficiles auxquelles on peut être confrontés dans ce métier…

6/Si vous étiez un livre, vous serez… ?
Ouuuuuh la question à 1 million d’euros ! Est-ce que je dois vraiment choisir entre tous mes bébés ? Un seul et tous les autres sont abandonnés ? Snif… Bon puisqu’il en faut un, Le Passeur, de Loïs Lowry. C’est le premier d’une quadrilogie avec L’Elue, Messager et Le Fils. Ce livre m’a touchée étant enfant, ne m’a plus jamais quittée. Il a récemment été massacré au cinéma, je vous déconseille le film !

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7/ Souhaitez vous faire un sport comme bonne résolution 2016 ?
Alors j’ai pris une activité comme bonne résolution mais c’est la couture désolée !

8/ Quelle plante vous correspond le mieux ? Et pourquoi ?
Le cerisier. Parce qu’il est beau en toutes circonstances : dénué de tout en hiver, fleuri au printemps, couvert de cerises en été, flamboyant en automne. J’ai des souvenirs de moi perchée dans les branches en été pour faire la cueillette, dans le jardin de mes grands-parents, des cerises plein le bec et des feuilles plein les cheveux…

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9/ Êtes vous prêt à passer une soirée en tête à tête avec votre blog?
Je suis légèrement perfectionniste donc ça m’est arrivé plus d’une fois de faire des soirées « relecture » pour faire la chasse aux fautes… Et pourtant j’en retrouve toujours !

10/ Quel est l’objet que vous emmèneriez sur une île déserte ?
Si c’est par obligation mon ordinateur avec une clé Wifi. Si c’est par choix, mes lunettes parce que je ne vois absolument rien sans…

11/ Quelle question aurais tu aimé que l’on te pose et que l’on ne t’a pas posé ?
Je choisis le classique « si tu pouvais rencontrer n’importe qui, ce serait qui ? »… Ce serait Chris Hadfield, astronaute canadien, qui a été commandant de la station spatiale internationale pendant plusieurs mois. Il a fait de nombreuses vidéos de vulgarisation scientifique, sillonne les écoles pour inspirer les plus jeunes et a écrit un livre que j’ai dévoré : An Astronaut’s Guide to Life on Earth. Il y décrit son parcours, du moment où, enfant, il a vu émerger ce rêve jusqu’au moment où il l’a réalisé.  Si vous cliquez sur l’image, cela vous emmènera vers un blog que j’adore, Zen Pencils, qui illustre des citations 😉

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A moi donc de nommer des blogs à découvrir !

 

Les questions que je vous pose sont :
1/ Pourquoi avoir commencé un blog ?
2/ Pourquoi avoir choisir ce nom pour ton blog ?
3/ A long terme, quel avenir vois-tu pour ton blog ? (tes projets, ton idéal)
Et maintenant des questions un peu plus personnelles :
4/ Quel est ton hobby favori ?
5/ Si tu pouvais passer la journée avec n’importe qui, qui choisirais-tu ?
6/ Tu as le droit de choisir un chanteur/ groupe que tu devras écouter pour le reste de ta vie, lequel serait-ce ?
7/ Ta maison est en train de brûler. Tu ne peux emporter que trois objets avec toi. Lesquels sont-ils ?
8/ Si tu devais passer le reste de ta vie dans le corps d’un animal, lequel choisirais-tu et pourquoi ?
9/ Sucré ou salé ?
10/ Quel est ton fond d’écran actuel ?
11/ Quelle question aurais-tu aimé que l’on te pose et quelle est sa réponse ?

Voilà ! Encore merci pour la nomination, c’était une expérience très sympa !

 

Edit du 10/01/2016 :
Manifestement, il fallait aussi dire 11 choses sur toi en dehors des questions (merci Doc Junior !) donc… Les voici les voilà !
– J’adore dessiner (et tout ce qui est manuel en général d’ailleurs, même tailler des objets en bois ça me plait)
– Tout ce qui touche de près ou de loin à la science m’attire, j’ai même fait des stages de mécanique quantique et d’astronomie pour en savoir plus (nerd spotted)
– J’ai regardé plus de 50 séries en entier (j’en suis au point d’avoir pris un compte Netflix et de faire du tunneling pour avoir accès aux Netflix des autres pays)
– Mon film préféré est The Fall de Tarsem Singh, un vrai petit bijou méconnu
– Je n’ai aucun sens du rythme et n’ai jamais réussi à chanter juste de toute ma vie au grand désespoir de mes proches
– Mon gâteau préféré est le fraisier
– Je suis pro LGBTQ et oui, utiliser les bons pronoms c’est important
– Ma chambre est dans un bordel permanent
– Je fais du théâtre et j’adore ça
– J’ai un vertige de bâtard
– Une citation pour finir : « Who the hell cares what anybody else thinks? Just look into your heart. Do whatever the hell makes you happy. » [Bob Kelso]